Bonjour à tous,
De nouveau une nuit compliquée, mais moins que la dernière. J’ai dû hisser les voiles depuis quelques heures déjà, mais la mer est très formée, avec des vagues de tous les côtés. De temps en temps, elles viennent s’écraser contre l’étrave et m’envoient valser. Le bateau tape tellement que j’ai parfois l’impression qu’il va se briser en deux. Du coup, je ne peux pas aller à ma vitesse maximale jusqu’à ce que ces vagues croisées ne cessent. J’essaye d’avancer mais je suis stoppé à chaque fois. C’est assez frustrant. J’ai essayé plusieurs fois mais quand le bateau tape à 18 nœuds, j’en perds presque mes dents. Mais bon, ça ne durera pas éternellement.
Hier, j’ai eu un souci avec le radar. Je l’ai retrouvé pendu au mât par son câble. Il s’était décroché de son point d’attache qui lui permet de basculer. Je suis monté au mât jusqu’à sa hauteur - pas très marrant puisqu’il faisait déjà assez froid - pour essayer de le rattacher. Je l’ai remis en place de façon à ce qu’il ne se détache plus et l’ai fixé aux haubans pour qu’il ne bascule plus. Au moins, il reste attaché et ne vient plus cogner contre le mât. Pour l’instant il ne fonctionne plus mais j’attends que ça se calme pour retourner voir ce qu’il se passe. Ça m’est déjà arrivé plusieurs fois et en ouvrant le boîtier, c’était juste un câble qui avait sauté. J’espère que ce sera le cas aussi...
J’ai un appareil de secours qui détecte les signaux radars des autres bateaux et qui augmente mon éco pour qu’ils me voient mieux aussi.
J’ai également eu un problème avec le chariot de grand voile : les patins qui y fixent le rail se sont cassés. J’ai remplacé le chariot par un autre que j’avais en réserve. Mais comme je n’ai pas de patins supplémentaires, je m’en suis fabriqué quelques uns que je vais breveter car je pense qu’ils vont tenir plus que ceux que j’avais, qui ne durent pas un round...
Il commence à faire plutôt froid, j’ai mis mon rideau de douche à l’entrée de la cabine. Toute mon équipe se moquait de moi quand je l’ai embarqué, car il est assez moche, mais moi je savais comment j’allais l’utiliser. Et ça fonctionne !!!! Ça a fait baisser l’humidité à l’intérieur du bateau. Je reconnais qu’il n’est pas très joli, mais il fait son boulot.
J’ai toujours de petites voies d’eau à l’étrave, d’un à deux seaux par jour, selon les conditions. Rien de grave, mais avec une eau si froide je préfèrerais ne pas avoir à la vider.
A l’intérieur, c’est un petit peu le chaos, avec des vêtements de différentes catégories :
1. Mouillés qui sont inutilisables : il y en a une petite montagne
2. Mouillés mais qui peuvent peut-être sécher au soleil
3. Mouillés qui peuvent sécher avec la cafetière quand je me fais du café, principalement les chaussettes
4. Mouillés « mettables », ou secs légèrement humides, que je peux porter. D’habitude je les mets pour les manœuvres car je finis en sueur, pour ensuite enfiler quelque chose de moins humide pour quand je suis à l’intérieur
5. L'humidité, le « joyaux de la couronne » : J’ai un bonnet humide sur ma bannette, à l’intérieur du sac de couchage qui lui même est dans un sac de gore tex. Je ne dors dans ma bannette que les jours où le bateau avance bien et que tout est ok. Dans le sac et sans vêtement de mer… quelle agréable sensation ! Autrement, je porte mes vêtements de mer jour et nuit (le « smock » uniquement à l’intérieur du bateau si il y a plus de 30 nœuds).
6. le linge vraiment sec. Il se trouve encore dans les sacs et n’ont pas encore servi.
Le reste du bateau va bien, la charge des batteries est pour le moment optimale.
Salut,
Bubi
Relai courtois de l\'article . Merci Vendée Globe
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