Par Brian Hancock
Je sais que le cliché veut que l’on garde toujours le meilleur pour la fin, et c’est souvent vrai, mais que dire quand l’un des participants les plus appréciés de l’Ocean Globe Race remonte finalement le Solent juste à temps pour un fish and chips en début de soirée et peut-être même quelques cockels à la vapeur avec du citron, de l’ail, du beurre et du poivre noir. Les exploits du capitaine Coconut et de son équipage sur Explorer sont maintenant à quelques encablures de l’arrivée et d’autant plus près d’un lit qui ne bascule pas (et d’un équipier qui ne pète pas dans son sommeil). Oui, le dernier concurrent de la McInyre Ocean Globe Race 2023/24 jettera bientôt ses lignes à terre et considérera que le travail a été bien fait. De ma part, de celle de l’équipe McIntyre et de la myriade de fans du monde entier, nous vous félicitons. Il ne reste plus que quelques années avant la prochaine édition, alors nettoyez vos fonds (ceux du bateau), remplissez votre garde-manger de votre fois gras préféré et signez la ligne pour une autre édition. Vous savez que vous recommencerez, n’est-ce pas ?
Il y a trop d’histoires à raconter sur cette équipe et son tour du monde en 27 000 miles, mais je voudrais vous raconter une anecdote personnelle. J’ai couru des marathons et j’étais plutôt bon. (Aujourd’hui, j’arrive à peine à me rendre à la boîte aux lettres, mais c’est une autre histoire). Au bout de trois heures et demie environ, j’étais dans la tente à bière. Le travail était fait. Ma femme, qu’elle soit bénie, est surnommée Mustang Sally (elle s’appelle Sally). Son corps n’est pas tout à fait taillé pour les longues courses (bien qu’elle ait participé à 10 marathons). J’en étais à cinq bières quand Sally arrivait en trombe sur le tapis rouge de l’arrivée. Où je veux en venir avec cette histoire ?
Pensons-y. Marie Tabarly et son équipage sur Pen Duick VI, c’est du passé. Idem pour L’Esprit d’équipe et les jeunes filles de Maiden. Comme le disaient mes enfants avant Noël, “combien de nuits encore ?”. Les équipages qui ont terminé il y a un mois ont eu beaucoup de sommeil sur la terre ferme, alors que nos amis explorateurs d’Explorer n’ont pas encore profité de leur premier sommeil depuis qu’ils ont quitté Punta del Este. À mon humble avis, ce sont eux les véritables héros de cette course. Ce sont les mustangs qui n’ont pas lâché prise lorsque les choses se sont gâtées et qu’ils savaient que les coureurs de tête étaient au chaud et au sec. Ils ont tenu bon en faisant face à l’étrange sens de l’humour que les dieux du vent mettaient à leur disposition. Ils ont dû faire face à beaucoup plus de rebondissements et ont eu plus de temps que les leaders pour tenir leur bateau.
C’est donc un mot que j’hésite à utiliser. Personne n’a couru dans un bâtiment en flammes pour sauver un enfant, mais néanmoins, Capitaine Coconut et votre équipage, vous êtes mes héros. Bienvenue. Il y a une table ouverte au local juste à côté de la rue. Prenez-en autant que vous voulez. Je suggérerai à notre ancien chef, Don, de payer la note. Je suis fauché et vous avez réussi à capturer l’esprit de l’OGR.
Rendez-vous dans trois heures.
Relai courtois de l\'article . Merci Ocean Globe Race
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