Le navigateur Autrichien, 11e du Vendée Globe 2008-2009, va tenter une traversée de l’Atlantique à bord d’un voilier de 4,90m construit en matériaux recyclables. A bord de son « Fipofix », un voilier qu’il a lui-même construit, Norbert Sedlacek s’élancera des Sables d’Olonne le 10 novembre prochain pour rejoindre New-York. Le Viennois de 51 ans veut inscrire à son palmarès le record de la traversée de l’Atlantique sur un bateau de moins de 5 m. Une expérience qui pourrait inspirer un projet de 60 pieds pour le prochain Vendée Globe.
Norbert Sedlacek : «J’ai opté pour un itinéraire sud, passant au large des canaries pour éviter les courants contraires. Je prévois environ six semaines pour rejoindre New York, à une vitesse moyenne de 5 à 6 nœuds.» Une fois sur le continent américain, le skipper alignera son petit voilier sur une tentative de record de l’Atlantique nord, au départ de New York en mai 2014 et à destination des Sables-d’Olonne ! Les alizés devraient lui permettre de boucler la traversée vers l’est en quatre semaines. « Je sais que je vais vivre une situation de navigation extrême, mais le challenge réside surtout dans l’optimisation de la vie à bord.» En effet ! Le skipper devra vivre et dormir dans le minuscule cockpit car l’habitacle d’1,5 m2 est réservé aux vivres et au matériel. Il embarquera deux dessalinisateurs, 50 kg de nourriture lyophilisée ainsi que 60 litres d’eau et un réchaud. La caisse à outil se résume à un rouleau de scotch, trois clés et un tournevis, tandis qu’un panneau solaire et une éolienne assurent l’énergie pour le pilote et l’électronique. Un téléphone iridium complètera le dispositif de survie.
Fipofix, un soixante pieds en réduction
Le projet, né en 2010 de l’imagination de Norbert, a pris forme en Autriche. «J’ai demandé à l’architecte Marion Koch, un plan pour un 60 pieds Imoca réduit à un quart de sa taille réelle ! » L’idée était aussi d’utiliser des matériaux (développés par la société autrichienne Fipofix) moins onéreux que le carbone, mais surtout 100 %recyclables. Ainsi le bateau possède une structure en balsa enduite de fibre d’origine volcanique, le sandwich époxy étant réalisé en infusion. « La coque est très légère tout en gardant une bonne rigidité et c’est aussi résistant que le carbone». A l’image d’un monocoque Imoca, le voilier a une quille pendulaire, un double safran, des ballasts mais une seule dérive. « Onze partenaires nous ont permis de finaliser le projet dont le budget global tourne aux alentours de 500 000 €. Mon fils Harald et moi nous sommes chargés de la construction!».
Cap sur le Vendée Globe 2016
Le port et la date de départ du petit Fipofix n’ont bien sûr pas été choisis par hasard. Ils donnent une indication sur l’objectif final de Norbert Sedlacek : valider l’utilisation des matériaux employés, puis construire un 60 pieds doté des mêmes caractéristiques environnementales et l’aligner au départ de l’Everest des mers en novembre 2016. L’Autrichien qui a déjà deux Vendée Globe au compteur (11e en 126 jours sur Kapsch-Nauticsport en 2008- 2009 et un abandon en 2004 sur Brother) envisage même de s’installer en Vendée où il vient d’y acquérir un terrain et projette de construire sa maison (de ses propres mains bien sûr).
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