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Qui est vraiment Adélie ?

Adélie, la mascotte du Vendée Globe depuis cette 10e édition, est une espèce de manchot vivant en Antarctique.

Manchot Adelie dans son nid

Manchot Adelie dans son nid

Lithographie de 1846 présentant le débarquement sur la Terre Adélie le mercredi 22 janvier 1840. Au premier plan sont représentés des Manchots Adélie.

Lithographie de 1846 présentant le débarquement sur la Terre Adélie le mercredi 22 janvier 1840. Au premier plan sont représentés des Manchots Adélie.

Le Manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) est une espèce d’oiseaux Sphenisciformes vivant en Antarctique. C’est une des trois espèces du genre Pygoscelis et une des rares espèces de manchots à avoir un plumage de queue saillant, ce qui lui a valu le surnom de « manchot à longue queue »

Récemment, un manchot Adélie perdu et désorienté a été retrouvé sur la côte néo-zélandaise, bien loin de son habitat naturel. Ce phénomène ne constitue pas un cas isolé : les oiseaux de l’Antarctique sont parfois aperçus loin de leurs territoires habituels, soulevant des inquiétudes sur l’impact du changement climatique et des transformations environnementales sur ces espèces vulnérables.

En 1840, les naturalistes Jacques Bernard Hombron et Honoré Jacquinot ont récolté les premiers spécimens de cette espèce en terre Adélie, d’où son nom, au cours de l’expédition Dumont d’Urville.

Le manchot Adélie pèse entre 3,2 et 3,5 kg en temps normal, mais il peut atteindre 7 kg (mâle) ou 6,5 kg (femelle) en accumulant de la graisse sous-cutanée au moment de la reproduction et de la mue. Il mesure entre 60 et 70 cm, dans la moyenne des espèces de manchots. Le dimorphisme sexuel est peu prononcé, mais les mâles sont légèrement plus grands que les femelles. Son poids est compris entre 3,8 et 6,8 kg pour une taille de 75 cm.

Les adultes portent un plumage blanc à la gorge, le ventre et sous les nageoires. Ils ont aussi des cercles orbitaux de cette couleur. Le reste du plumage est noir bleuté après la mue, puis noir de jais. Ils possèdent une petite crête érectile, un bec noir largement emplumé et une longue queue.

Par rapport aux adultes, les juvéniles présentent un plumage blanc sous la tête qu’ils gardent jusqu’à leur première mue vers 14 mois. Les poussins portent un plumage bleuté alors que les juvéniles de l’année précédente le portent noir[2]. Les cercles orbitaux ne sont pas marqués.

 7 idées reçues

Le Manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) est une espèce d’oiseaux Sphenisciformes vivant en Antarctique. C’est une des trois espèces du genre Pygoscelis et une des rares espèces de manchots à avoir un plumage de queue saillant, ce qui lui a valu le surnom de manchot à longue queue.

1 - Ils n'ont jamais vu de volcan (Faux)
Le piedmont maritime d’Erebus, un volcan actif de l’Antarctique, est habité par les manchots Adélie. Quinze pour cent de la population mondiale de l’espèce s’y reproduit. Une colonie y accueille 300 000 couples chaque année. Il faut dire que le trait de côte du volcan est bien situé, à proximité des gyres de la mer de Ross. Imaginons, même si cela est difficile à vérifier, que les fumées du volcan en éruption sont un repère visuel pour ces oiseaux migrateurs.
2 - On connaît toutes les colonies (Faux)
De nouvelles colonies de manchots sont régulièrement découvertes tout autour du continent blanc. En 2022, un navire affrété pour la recherche a découvert une colonie d’oiseaux non répertoriée dans le sud-est de la péninsule Antarctique. Dans ce cas, il est difficile de savoir s’il s’agit d’une colonie ancienne ou de nouveaux occupants qui auraient décidé de déménager. Ceci ne facilite pas les décomptes. En 2016, la fonte anormale a laissé apparaître une colonie disparue depuis plus de 800 ans. Un autre type de découverte, une sorte de Pompéi des Adélies ensevelis par le petit âge glaciaire.
3 - L'activité humaine les dérange (Vrai et Faux)
Les stations scientifiques côtières du continent blanc ont souvent été construites à proximité de colonies de manchots, pour les étudier. La question du dérangement ne s’est posée qu’ensuite. À Dumont-d’Urville, par exemple, des règles de cohabitation ont été mises en place pour limiter les perturbations et les chercheurs ont testé l’effet de leur présence. Les poussins éprouvent du stress, mais pas les adultes. Les visites touristiques sur des sites de reproduction sont encadrées par des guides, critiquées par les défenseurs de l’environnement et étudiées par quelques scientifiques.
4 - Ils construisent des nids en pierre (Vrai)
Pour revenir à la question précédente, la construction de Dumont-d’Urville aurait produit de petites pierres prisées par les manchots Adélie lorsqu’ils construisent leurs nids. Ces petits cailloux, nombreux près des fondations de la station, pourraient aider ces derniers à bâtir une coupelle dans laquelle ils pondent leurs œufs. Mâles et femelles l’entretiennent, et cette complicité n’est pas remise en question quand il s’agit de chaparder les pierres des voisins.
5 - La glace les empêche de naviguer dans l'océan (Vrai et Faux)
La marche sur la banquise leur permet de rejoindre l’eau libre, pourvu que celle-ci ne soit ni trop rugueuse ni trop vaste, auquel cas les manchots se fatiguent pour regagner l’océan depuis la côte. Ensuite, la concentration de glace idéale pour les palmipèdes est de 80 %, ainsi ils peuvent plonger, nager, sauter et se reposer sur la glace dérivante qui les transporte vers le nord en hiver et vers le sud en été. Ils peuvent parcourir 12 000 kilomètres par an dans la mer de Ross. Dans la mer de Weddell, les conditions de glace de mer sont encore stables malgré le changement climatique, et les scientifiques estiment que c’est une zone refuge.
6 - Leur appétit vient en mangeant (Vrai)
Un Adélie particulièrement glouton a été ausculté et il tenait 4 200 krills dans son estomac, soit plus de 4 kilos. Autour de l’archipel Orkney, 9 000 tonnes de krill seraient collectées chaque saison pour nourrir de jeunes poussins. L’espèce est en 4e position dans le classement des oiseaux mangeurs de krill en Antarctique. Ce manchot chasse également des poissons, qu’il poursuit, double et intercepte dans sa course avec son bec.
7 - Ils sont en déclin (Faux, pour le moment)
Si l’on regarde de plus près, en dehors des colonies qui sont stables, certaines sont en déclin en raison du changement climatique, ou de la pêche. Par exemple, près de la station australienne Mawson, le déclin a été estimé à 43 % en 2022. Mais, d’autres populations progressent depuis plusieurs décennies. Sur l’archipel de Windmill, les résultats des décomptes ont été multipliés par six en 60 ans. Des progrès qui ralentissent toutefois, freinés par les populations de baleines qui se rétablissent et mangent aussi du krill. Les colonies d’Adélie sont donc globalement stables autour de l’Antarctique, mais il en sera peut-être autrement à l’avenir

Relai courtois de cet article.
Merci Vendée Globe !
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